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13 janvier 2011

L’arbre à parole.

Après Noël, les sapins gisant dans leurs aiguilles bordent les trottoirs. Adossés le long des murs, leurs ombres frôlent la pierre où s’aventurent nos silhouettes.

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Ces sapins de la dernière fête qui jonchent encore quelques jours la chaussée sont des arbres à parole. Nous leur avons donné le pouvoir de dire notre soif de féerie et surtout nos espoirs ou nos souvenirs suspendus à leurs branches parmi les guirlandes.

Le sapin de Noël ne vivra jamais aussi longtemps que son grand frère des montagnes, tout auréolé d’orages et de nuits, de givres et de jours, de brumes et de brises.

Dès le retour des beaux jours, les voleurs de sapins, braconniers d’une nuit, retourneront écouter dans l’ombre velue des forêts la respiration des sapinières, sans le moindre remords malgré la souche contre laquelle butera leur pas.

(Extrait de L’Inventaire des fétiches, éditions Orage-lagune-Express, 1988.)

28 novembre 2007

Ordre du jour

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Hors de son lit la rivière emportait le souvenir d'un jeu cruel une petite salamandre brûlant sur la berge au milieu d'un feu d'herbe

Le journal rendait compte des crimes de la veille du désordre et des aventures misérables du jour

Un avion et un drôle de nuage volaient le ciel d'une fillette qui avait peur de rentrer dans son pays

Le dimanche menaçait

Du mouvement de ton pas le long d'un jardin entre des maisons tu me remis le jour en place

La rivière dans son lit la salamandre sous les herbes le journal dans le feu et le ciel dans la fillette


(Extrait de L'Inventaire des fétiches, éditions Orage-Lagune-Express, 1988)

Photo : Clara Cottet-Emard, 2007.